Pas trop de neige cependant. Avant d’atterrir, l’avion a fait une boucle au dessus de la ville me permettant d’ouvrir grand mes yeux et de comprendre que Montréal est bâtie sur le même modèle qu’une ville américaine : les tours de downtown, la ville qui s’étend autour et la banlieue encore un peu plus loin.
Il fait chaud en ce mardi, je grimpe même en remontant les manches, parfois en T-shirt à manche longue ! Du coup la glace n’est pas de première qualité, elle est recouverte d’une couche de sorbet archi mou. Il faut donc dégager cette première couche avant de pouvoir ancrer les piolets ce qui est encore plus fatiguant…
Le problème en glace, c’est qu’il faut placer régulièrement des broches à glace en guise de protection. Pour cela, on se tient à un piolet et on visse la broche… Il vaut donc mieux aller vite, car le bras qui tient le piolet fatigue vite ! Dans une section verticale on a donc le choix : soit mettre une broche et se fatiguer, soit ne pas protéger la section et grimper vite pour ne pas trop se fatiguer et donc diminuer le risque de tomber… Quel dilemme… Bref, j’arriverai en haut de ce premier grade 4+ de 30 – 35 m les bras durs comme du béton après une lutte acharnée avec un joli ressaut vertical de 10 m environ et surtout lutte avec moi-même pour me dépasser et ancrer mes piolets ! Olivier fera de même juste à près sur une glace un peu plus froide.
Ces deux journées avaient pour but de nous préparer à un objectif un peu plus important : Topaze. Situé à 2h30 de route de Montréal, cette superbe cascade est cataloguée comme étant une des plus classiques du Québec. Pour s’y rendre nous partons la veille en pleine « mini » tempête.
En France par pareille chute de neige personne ne sortirai de chez soi, ici ca roule presque normalement ! La vitesse est limitée à 100 km/h, Olivier m’avait dit qu’en général tout le monde roulait à environ 120 km/h… mais par temps de neige, tout le monde respecte la limitation… Alors que chez nous tout le monde roulerai à 20 km/h..
Topaze, 150 m de haut, une longueur en 4+, de la glace épaisse, une rivière gelée à traverser encordé au cas ou (10 à 15 minutes pour traverser tout de même !), approche en raquette, le tout sous une météo maussade, un lendemain de mini tempête de neige…
Bref ambiance ! Toutes les aspérités de la cascade sont recouvertes de neige ce qui me déstabilisera pas mal étant donné que je ne voyais pas mes piolets entrer dans la glace…
Le ressaut vertical en 4+ est passé bien difficilement. Glace étrange très sculptée, très aérée aussi, donc difficile à protéger. Je ne sais pas très bien comment j’ai fini les derniers mouvements tellement j’étais cuit !
Olivier me dira qu’il avait eu plus peur dans ce truc en second que dans toutes les longueurs qu’il avait pu faire en tête…
Au relais j’admire la rivière gelée et le paysage de ce « grand nord » alors qu’en y pensant bien nous sommes à la même latitude que Barcelone… Je me dis ensuite que finalement il faut être frappé pour grimper sur un truc qui n’est tout de même rien que d’autre que de l’eau… solidifiée certes mais rien d’autre que du H2O tout de même !
Nous commencerons les rappels à la tombée de la nuit, et attaquons donc le retour dans le noir complet. Journée épique pour nous, retour euphorique à la voiture… et là je lutte pour tenir compagnie à Olivier qui conduit… et finirai par sombrer dans un mauvais sommeil !
Le lendemain, courbaturé, je fêterai mes 30 ans. Première étape : un bar équipé d’un grand écran pour aller voir un match de hockey des Canadiens de Montreal. Il ne faut pas oublier que c’est le sport du coin et tout le monde semble être au courant de ce qui se passe dans cette équipe. En fait c’est assez cool, on est plusieurs, on boit des bières et on regarde le match ! Journée parfaite pour faire passer les courbatures ! Le soir, petite fête chez Olivier et Emilie avec des amis : vins, fromage et champagne… Quel bonheur que de manger de pleine bouchée de super fromages… ca me manquait tout de même un peu. Le réveil est difficile le lendemain. Cette première journée en tant que néo trentenaire sonne le retour à Houston. Olivier me laisse à l’aéroport, celant ainsi une merveilleuse semaine dans un pays charmant entre France et Amérique du nord. Le retour est un peu dur, il faut lutter contre la fatigue, repenser à aller au travail le lendemain, rattraper le travail en retard… C’est cours une semaine ! La suite ne s’avère pas plus reposante, je repars ce week end en Floride rendre une petite visite à Kevin. Mes parents arrivent dans 3 semaines et dans un mois nous partirons en famille pour un road trip au départ de Las Vegas direction Arizon, Utah et Nevada, route parsemée de parcs nationaux. Pour ma part il me reste une dizaine de semaine de cours. Fin mai mes élèves seront plongés dans leurs révisions et dans leurs examens, et juste après les corrections, il sera temps de repartir vers l’ouest pour 2 mois de road trip/grimpe/montagne. Je vous parlerai bientôt de ce nouveau séjour en Floride, mais aussi des matchs de basket NBA et du rodéo de Houston… A bientôt !